L'homme fuit avec l'enfant entre ses bras. Les cris, les pleurs, crèvent le calme de la nuit. Cet enfant est le sien et son esprit dérangé ne veut le partager avec personne d'autre. Pas même la mère; ignorante de cette fuite. Hylan grandit sans maman, entouré de l'amour étouffant de son père. .

Une enfance tranquille et insouciante. Jeune louveteau qui découvre petit à petit la vie, depuis toujours, il rêve de liberté, qu'il n'y ait pas d’entraves à son esprit. Pourtant son père est toujours là. Trop protecteur, trop intrusif. Bizarrement, il ne s'est jamais rebellé contre lui. Il a toujours respecté cet amour sans bornes que lui vouait son père, s'y complaisait parfois par caprice. Il ne fuguait que quand son père n'était pas là et revenait avant que ce dernier ne revienne à la maison. Vadrouilles secrètes qui lui donnaient l'impression d'être indépendant...

C'est un adolescent fort et plein de fougue. Il n'a rien de mauvais en lui, il ne sait juste pas se contrôler. Les petites bagarres qui finissent mal parce qu'il y met un peu trop de cœur alors que ce n'est qu'un jeu. Les amis qui se dissipent progressivement de son champs de vision parce qu'il est trop impulsif. Il est difficile à calmer quand il s'y met. Autant une force qu'une faiblesse.

Les échelons, il les grave au fil des années. Pourtant, ce n'est pas une soif de pouvoir qui le meut. Il veut juste cette position confortable qui lui permettra de vivre comme il le sent. Pas un esclave, ni même un donneur d'ordre alors qu'il en a le rôle. Il montre sa force quand, rarement, des doutes s'installent. Il a sa petite routine. Il aime la compagnie des autres, pourtant, il évite de trop se rapprocher d'eux, de tisser des liens trop profonds. Son coté colérique faisant souvent des carnages dès qu'on le pousse à bout. La première femme qu'il a aimé l'abandonne pour cette cause.

Un cri. Ses pas de plus en plus pressés, qui s’engouffrent dans la forêt. Il ne voit rien, ne sent rien. Juste la douleur, celle qui lui brûle les entrailles. Il ne le reverra plus jamais. Une pensée qui le rend dingue. Il ne se faufilera plus de sa chambre, tard le soir. Il n'y aura plus de parties de chasses. Les bras forts qui l'entourent. Il doit tout oublier et laisser derrière lui. Il ne peut même pas montrer sa tristesse, parce que rien n'est censé s'être passé. Il est juste là, l'air impassible et l'intérieur en miettes.