princesse en détresse, pépé iwan en action
(eunji & iwan)

Il faisait encore frais, une brise matinale effleurait le visage du trentenaire, pour son plus grand bien. Il avait beau être un enfant de l’été, Iwan supportait assez mal la chaleur contrairement à sa femme, enfant de l’automne, à qui l’été convenait parfaitement, étrangement. Le brun avancement tranquillement, un sachet rempli de nourritures en main. Il se dirigeait vers la maison des Alpha. Et pourtant, ce n’est pas Vyk à qui il allait rendre visite, ce dernier d’ailleurs, devait déjà vaquer à ses occupations de chef de meutes. Il allait voir Eun Ji, la petite amie de Vyk, mais avant tout, la protégée d’Iwan. Il l’avait toujours adoré, couvé. En gros, il la considérait comme une petite sœur, voire même, sa fille. Lui, qui était dotée d’un caractère plutôt paternel, se voyait comblé avec ce rôle assimilable à celui de père quand il était en compagnie de la brune.

Enfin à l’intérieur de la bâtisse, Iwan salua ses ainés avant de se rendre dans la partie qu’occupaient Vyk et Eun Ji – cette dernière, le savait-il, vivant de moins en moins avec ses comparses humains. Avec le sourire, il ouvrit la porte du domicile en brandissant son sachet. « Eun Ji-ah, j’ai apporté de quoi nous faire un excellent repas ce midi ! » Tel le cordon bleu qu’il était, ça n’était pas un mensonge. Néanmoins, il fut vite désenchanté en n’entendant aucune réponse. Un long soupire perturba le silence de l’appartement pendant qu’il se déchaussait – manie acquise à cause de sa femme humaine. Il posa le sachet sur une table avant de se rendre près du lit. Heureusement, il était un homme de confiance et Vyk n’avait rien à craindre. Puis c’était un tantinet dégueulasse de penser qu’Iwan puisse vouloir toucher Eun Ji alors qu’il la considérait en quelque sorte comme sa fille. Il saisit alors un coussin avant de le jeter à la figure de la belle au bois dormant. « On avait dit 10h ! Je suis exprès venu à 10h30 ! Alors maintenant la feignasse elle se lève !» Il réitéra le geste. « Pense à tes amis humains qui n’ont pas les mêmes privilèges que toi princesse ! »  Ne saviez-vous pas, que c’était ainsi qu’on réveillait les femmes de rois au Moyen Âge ? Et bien, maintenant si.

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(eunji & iwan)

J'aimais bien dormir dans le lit de Vyk. La demeure des alphas était largement plus confortable que toutes les autres bâtisses, et le matelas en faisait partie. Je ne pouvais pas dire que je fuyais ma chambre à la maison des humains, mais je devais avouer que j'abusais un peu de ma relation avec Vyk pour squatter plus que de raison son lit. Ne serait-ce que pour faire des galipettes ou simplement dormir tout contre lui, j'investissais facilement les yeux et je savais que ça ne pouvait pas plaire à tout le monde. Mais que pouvaient-ils dire ? Vyk était l'alpha, et il n'avait jamais caché notre relation. D'ailleurs, si j'étais venue chez les iriels, ce n'était pas pour vivre cachée des autres iriels, pas vrai ? Alors son lit, je le savourais. Je m'y reposais. J'y dormais bien. Et Vyk me manquait d'autant plus lorsque je me réveillais au petit matin et qu'il ne s'y trouvait plus. Il était discret et respectais mon sommeil, je le lui accordais. Mais j'avais toujours ce petit pincement au coeur de le savoir parti aux aurores alors que je profitais du confort de ses draps en son absence. Il me manquait terriblement. Les nuits étaient quasiment les seuls moments où l'on pouvait se retrouver que tous les deux, en amoureux. Et ce matin aussi, il n'était plus là.

Je n'avais plus la force à quoi que ce soit aujourd'hui. Je flânais au lit, emmitouflée dans les draps que j'avais partagé avec Vyk la nuit. Le nez enfoncé dans l'oreiller, je fuyais les rayons du soleil malicieux qui s'infiltraient au travers des rideaux. Quelle heure était-il ? Aucune idée. J'avais pourtant rendez-vous avec Iwan, mon "tuteur" depuis que j'étais chez les iriels. Un bêta d'une trentaine d'années, récent bras-droit de Vyk qui s'occupait de moi dès ce que dernier avait le dos tourné. N'y voyez rien de sexuel dans tout ça, il était comme un deuxième père pour moi. Ou l'oncle que je n'avais jamais eu. Et comme tout parent qui se respectait, Iwan ne manquait pas de me réprimander alors qu'il s'était introduit dans la chambre. Et mince, alors il était plus de 10h30... Je sursautai et cachai vivement mon visage dans mes bras pour me protéger des coussins qu'il me jetait dessus. « Hiiii ! Arrête, je suis réveillée, c'est bon ! » Je levai vivement les bras en signe de reddition, les cheveux en bataille et une bretelle tombant de mon épaule. Foutue nuisette trop grande. Voilà, j'étais réveillée et même sonnée, Iwan pouvait arrêter de me traumatiser de bon matin. J'avais conscience d'avoir certains privilèges, mais je n'en profitais jamais, je ne m'en vantais pas. Il me connaissait: j'étais très humble comme femme. Finalement, je sortis du lit en m'étirant et je fis le tour du lit pour rejoindre le lycan avec des yeux de cocker. « Désolée Iwan, ça ne se reproduira pas... »

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Un rire de gamin sortit d’entre les dents aiguisées du loup. C’est que même à trente ans, Iwan redevenait parfois un enfant et espiègle dans l’âme, réveiller son amie de la sorte l’amusait énormément. Oh il n’était ni cruel ni lourd, donc il se stoppa dès qu’il entendit la voix fluette d’Eun Ji entrain de ronchonner. Il rit encore un peu. Car certes, il se moquait gentiment d’elle, en la traitant de larve, mais il était venu à 10h30 pour la simple et bonne réponse qu’il avait lui aussi traîné au lit. Et d’ailleurs, s’il n’avait pas eu de rendez-vous avec cette jeune fleur aujourd’hui, il serait encore au lit à l’heure qu’il est. Après tout, il était un loup, il avait besoin de sommeil. Cela l’inquiétait d’ailleurs – quoique d’un côté cela l’arrangeait de ne pas avoir affaire à une situation pleine de malaise du coup – de ne pas voir Vyk ici, il travaillait donc déjà comme il l’avait deviné toute à l’heure. Au goût du plus âgé, ce dernier ne dormait pas assez.

Quand elle s’approcha d’Iwan, ce dernier lui tapota gentiment le crâne – comme il aimait le faire aux louveteaux pour les encourageait (ou en leur grattouillant le crâne aussi) avant de prendre un peignoir qui traînait par là et le lui donner. « Te montrer en nuisette comme ça… Tu as de la chance que ce soit moi, un autre loup t’aurait déjà mangée. » Il se massa la nuque soudainement, ressentant le besoin de s’étirer lui aussi. Oui, l’éveil de la jeune femme lui rappelait sa nuit de sommeil, son lit douillet, bref, la fatigue. « Bon du coup, on avait prévu de faire quoi ? » Ouais, c’est que depuis leur dernier rendez-vous, Iwan avait eu beaucoup de travail et eu le temps d’oublier quelques petits trucs. Rien contre elle, juste un cerveau usé.

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Je faisais confiance en Iwan. Je le considérais presque comme un membre de ma famille, il était important pour moi depuis que j'étais chez les iriels. Il m'avait énormément aidée à m'intégrer dans la meute alors que j'étais une étrangère - d'ailleurs, je l'étais toujours aux yeux de certains -, et je retrouvais toujours le confort de sa protection lorsque Vyk ne pouvait pas le faire. Certes, j'étais placée officiellement sous la coupe du nouvel alpha, mais Iwan prenait très régulièrement le relai pour m'assurer des journées de pur plaisir. Parce que Iwan savait comment m'occuper. Il avait été marié à une humaine. Oui, je connaissais son passé parce qu'il m'en parlait régulièrement. J'étais toujours particulièrement choquée par la façon tragique dont son épouse avait été assassinée. Si cela se trouvait, il m'arriverait le même sort parce que j'avais osé vouloir me mêler au commun des loups et que je m'étais entichée d'un lycan... J'avais des frissons dans le dos. Iwan n'avait pas eu la vie facile depuis, et je voyais bien qu'il se reconstruisait comme il le pouvait, surtout parce qu'il était nourri par la vengeance qui planait au-dessus de sa tête. Il voulait retrouver ce loup qui avait anéanti son mariage, ses projets d'enfant et de famille. Il en avait gros sur le coeur, et il substituait tout cela à moi, j'en étais persuadée.

Je pris sagement le peignoir que mon "oncle" me tendit, le nouant délicatement autour de ma fine taille pour cacher la vue un peu trop osée de ma nuisette décidément trop grande. Ca plaisait à Vyk, de voir quelques parcelles intimes de ma plastique sur laquelle il bavait plus que de raison. Mais il n'était pas là ce matin, et je ne tenais absolument pas à faire craquer Iwan. Je m'excusai une nouvelle fois pour mon accoutrement osé, puis je glissai silencieusement une mèche brune derrière mon oreille, intimidée. Je n'aimais pas trop quand il me réprimandait, même si c'était gentiment. Je ne voulais pas être un poids pour les iriels ici. Je ne demandais rien de plus, je restais dans mon coin et je savais me débrouiller toute seule. Je levai la tête vers le lycan, esquissant un léger sourire. Puis, je me tournai pour chercher mes vêtements propres que j'avais pris soin de ramener la veille avant de me coucher. « Je voulais passer à la librairie du centre-ville, pour acheter de nouveaux livres. Tu veux toujours hein, dis ? » A défaut de pouvoir demander à Vyk de m'accompagner en ville pour mes achats culturels, je demandais à Iwan. J'étais une grande mordue de bouquins. Je n'avais malheureusement pas ramené toute ma bibliothèque qui restait sagement au domicile de mes parents en mon absence. Mais comme je lisais beaucoup - et surtout que je n'avais que ça à faire de mes journées au camp -, il me fallait renouveler régulièrement ma pile de livres. Je promettais toujours de ne pas mettre beaucoup de temps, mais je devais reconnaître que ce n'était jamais vrai tellement je passais mon temps à feuilleter les livres. J'étais une fille incorrigible, et une véritable plaie pour Iwan. Il allait encore passer une journée longue et ennuyante, une journée digne d'un humain...

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Comment refuser une demande à cette adorable bouille sérieusement ? Certes, Eun Ji était habillée de manière quelque peu provocante ce matin et Iwan s’imaginait bien pourquoi d’ailleurs. Certainement avait-elle passé une nuit endiablée avec l’alpha, mais cela n’était pas ses oignons. Si elle avait été une humaine lamba, sûrement n’aurait-il pas su se contenir, le bêta était légèrement faible face à l’odeur succulente des humaines, néanmoins, elle était sa protégée, et il savait faire la part des choses. Il la chérissait comme une fille, il la traiterait en tant que telle. « Vas t’habiller alors ! » répondit-il simplement pour lui confirmer qu’il était toujours d’accord. En attendant qu’elle se prépare, Iwan s’installa sur le canapé, le journal entre les mains. Néanmoins, ce n’était sans compter sur sa nature de loup qui lui imposait de dormir beaucoup. Le sommeil guettait, somnolant Iwan luttait tel un enfant qui désirait encore jouer au lieu d’aller au lit.

« Ah vous les femmes, toujours à mettre mille ans pour vous préparer ! » râla-t-il gentiment, simplement pour tenter de se réveiller. A vrai dire, cela ne le dérangeait même pas plus que cela. Ce genre de situation avait tendance à lui rappeler de bons vieux souvenirs en compagnie de sa femme. Souvenirs à la fois plaisants et blessants, parce qu’il ne pouvait plus les revivre. Une rupture n’était rien à côté de la mort, une rupture apportait toujours l’espoir d’une récupération, mais que faire face à un décès. Rien du tout, l’espoir était vain et la joie du loup survivait comme elle pouvait, s’accrochant à la moindre parcelle rugueuse et fragile qu’elle voyait sur son chemin.  « Dis-moi, » demanda-t-il en interpellant, « tu préfères manger avant de partir ou après ? »

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Dès que j'eus l'approbation de Iwan pour notre petite virée en ville, j'acceptai bien docilement de partir me changer. Je n'allais pas sortir en nuisette, ce serait un comble ! Alors je sautillai, tout sourire, avant de dépasser Iwan et de trottiner jusqu'à la salle de bains où mes vêtements propres étaient pliés et posés sur le couvercle du toilette. Je déposai toujours mes vêtements propres à la salle de bains, comme ça je pouvais me changer là-bas après m'être lavée. Iwan m'attendait dans la chambre, bien patient. Je me fis une toilette de chat, je n'avais pas envie de lui faire perdre son temps. Je me nettoyai le visage avec mon produit pour le visage, coiffant mes longs cheveux avec minutie. En me regardant dans le miroir, je commençais à me sentir nauséeuse. Je ne comprenais pas, cela faisait plusieurs jours que ça m'arrivait, chaque matin. Ces nausées matinales ne présageaient rien de bon, et j'avais beau prendre des cachets, ça revenait tout le temps le matin, une fois bien réveillée. Mais je ne pouvais pas me permettre d'inquiéter Iwan, et encore moins Vyk. Ils avaient bien d'autres choses à faire que de se soucier de la soucier d'une humaine qui passait son temps à leur mettre des bâtons dans les roues. Je n'avais pas envie de les énerver. Je faisais mon petit chemin dans mon coin, tranquillement. Mais mes nausées, elles, en avaient décidé autrement.

Je finis de m'habiller en faisant la grimace. J'avais de grosses crampes à l'estomac maintenant, impossible de les nier désormais. J'entendais Iwan s'impatienter dans la chambre. J'arquai les sourcils en m'approchant de la porte, ma main posée sous mon nombril pour essayer de faire taire la douleur tant bien que mal. « Je ne sais pas, je n'ai pas faim là... » Rien que d'évoquer de la nourriture et me l'imaginer, ça me retournait le coeur. Je me pinçai les lèvres et me mis à fouiller sauvagement les tiroirs de la salle de bains. Bon sang, je m'attendais à quoi ? Vyk n'avait pas de médicaments chez lui. Les miens étaient dans mon sac, bien loin de moi. Je n'avais pas la force nécessaire de traverser le couloir pour prendre mes cachets. Les secondes passaient, et il devint nécessaire pour moi de me libérer. J'ouvris brutalement le couvercle du toilettes, m'affaissant sur la lunette. Quelques secondes plus tard, je recrachai toute ma bile accumulée durant la nuit. Je toussai, les yeux mouillés par l'effort. Le goût n'était pas agréable du tout. Je ramenai une mèche de cheveux derrière mon oreille, me sentant au plus mal. Je dus vomir une nouvelle fois, loin d'être soulagée. Et avec toute l'agitation que je faisais dans la salle de bains, je ne m'étonnerais pas si Iwan débarquerait en courant. Parce qu'il ne savait pas que j'étais malade. Et moi, je n'avais pas envie qu'il le sache.

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Elle n’avait pas faim ? Bon certes, l’humaine n’avait pas le même appétit que les loups alors il n’y avait pas de quoi en faire un cas particulier, seulement, l’intuition de l’aîné lui donna de quoi s’inquiéter, il ne savait juste pas pourquoi pour le moment. « Tu es sûre que ça va ? » Et il avait eu raison de demander. Iwan accourut vers la demoiselle, ne se préoccupant pas qu’il s’agisse d’un lieu intime, après tout, en ce moment, elle n’était pas en bonne santé, elle vomissait, il se devait de l’aider.

Tant pis si elle se fâchait, mais le brun ouvrit le sac de la demoiselle pour y fouiller dedans et voir s’il ne s’y trouvait pas des médicaments, parce que présentement, il n’avait pas pensé à en prendre sur lui, étant peu disposé aux maladies et faisant preuve d’une très bonne santé, en général. Il trouva alors une plaquette de pilule contre les nausées. Ses sourcils se froncèrent. Si Eun Ji en possédait une, cela voulait dire que ce n’était pas la première fois que cela arrivait. Le fait qu’elle n’ait pas voulu lui en parler le froissa légèrement, même s’il comprenait qu’elle ne voulait sans doute pas qu’il s’inquiète. Il était cependant son protecteur, du moins, s’était toujours déclaré comme tel, alors cela lui faisait une belle jambe de ne pas savoir que sa protégée allait mal depuis quelques temps. Il se redressa pour chercher un verre d’eau bien fraîche et se rendit dans la salle de bain pour poser le verre et la plaquette au sol avant de poser sa main sur le dos de la belle pour le tapoter. Lorsqu’elle sembla avoir fini, il l’a porta dans ses bras jusqu’au canapé où il la déposa. Il chercha le verre, un essuie et la plaquette de médicament pour les lui donner avant d’aller tirer la chasse d’eau et d’ouvrir la fenêtre de la pièce pour aérer. « Ca fait combien de temps ? » Iwan n’avait pas envie de passer par de petits chemins, il voulait aller direct droit au but pour pouvoir remédier au problème le plus rapidement ; c’était quand même la santé d’Eun Ji qui était en jeu. « Vyk est au courant ? » Le ton sérieux, il avait l’air d’un père soucieux mais à la fois stricte.

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Mon corps tremblait de tout son saoûl. C'était douloureux, et j'avais l'impression de perdre le contrôle sur moi-même, que la nature reprenait ses droits. Je faisais attention à ce que mes cheveux ne tombent pas en cascade dans la cuvette, alors que mon visage était plongé à l'intérieur. Soudain, une main familière se posa sur mon dos. Iwan était arrivé en trombe. Il m'avait entendue. Mince. Je n'avais pas fait preuve de discrétion, il était normal qu'il soit là. Il avait même prévu le verre d'eau et il avait trouvé ma plaquette de médicaments, signe qu'il avait fouillé dans mon sac. Je n'avais pas la force de le réprimander et quelque part, il avait eu raison de le faire. Je n'avais de ce fait aucune raison de lui en parler. A la place, une fois les vomissements passés, je plaçai rapidement mes bras autour du coup du lycan qui m'avait prise dans ses bras. Mon corps était parcouru de spasmes. J'avais des sueurs froides. J'étais encore nauséeuse et j'avais la tête qui tournait. Je me laissai porter jusqu'au petit salon où Iwan m'installa. Je ramenai mes genoux sur mon buste, recroquevillée sur le canapé. En l'absence du loup, je pris un cachet que j'avalai à l'aide du verre d'eau qu'il avait apporté. J'étais plongée dans un grand état de stress et de culpabilité. J'aurais pu lui en parler. J'aurais pu le mettre dans la confidence, parce que je lui faisais confiance. Mais moi, j'avais pensé que ce n'était rien de grave.

Le regard froid de Iwan me confirma ce que je pensais: il m'en voulait. Il était inquiet, évidemment, mais il m'en voulait de ne pas lui en avoir parlé. Depuis combien de temps avais-je des nausées ? Oh, une semaine, deux tout au plus. Je ne m'en rappelais plus. Je fuyais son regard, j'avais honte. Je finis par secouer la tête, bredouille. « De quoi tu parles ? Je n'ai rien... » Je déglutis, ramenant le verre d'eau à mes lèvres pour boire un peu. J'avais encore le goût acide de la bile entre mes dents. L'horreur. J'étais au bord des larmes. J'avais envie de pleurer parce que j'étais dans de beaux draps et je m'imaginais les pires scénarios. Si Vyk était au courant ? Certainement pas ! Il avait tellement de choses à faire avec son statut d'alpha, il ne fallait surtout pas que je devienne une nouvelle source de problème pour lui. Et s'il me bannissait de la meute, comme il l'avait fait avec son ex ? Je ne voulais pas être un poids pour Vyk. Je l'aimais, mais je tenais à rester à ma place, comme l'humaine soumise que j'étais. « Je fais juste une indigestion Iwan. Le poulet de l'autre jour est mal passé... » répondis-je ensuite, posant le verre sur la table basse. Quelque part, je ne mentais. J'étais persuadée que c'était le poulet à la provençale de la dernière fois qui me causait autant de soucis gastriques. Je l'avais trouvé infect, et mon corps se vengeait. Et Iwan, voudrait-il se venger d'avoir découvert le pot-aux-roses ?

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« Ne me mens pas Eun Ji. » Iwan était ferme et résolu à connaître le vrai problème de sa protégée. A quoi il servait autrement ? Il n’était ni sa nourrice, ni son petit-ami. Il était là pour veiller sur elle afin qu’elle soit en bonne santé et s’intègre bien chez les iriels. Et il avait mal fait son job en l’occurrence, il devait y remédier.  Iwan était d’un tempérament doux et calme, seulement il ne fallait pas se moquer de lui. Et même s’il pensait bien que la petite n’avait rien cru de grave ou n’avait pas voulut le déranger, il était froissé de n’avoir rien vu venir. « Depuis combien de temps ? Depuis combien de temps tu vomis ? » Il soupira, posant sa main sur le front de la belle pour vérifier sa température, seulement, son propre corps à lui était plus chaud que celui d’un humain lambda alors il se résigna à chercher un thermomètre. « On devrait appeler un médecin. » Déclara-t-il en se faisant plus doux qu’avant. Il n’était pas soigneur lui, et ne s’y connaissait pas trop en médecine. Seulement, il était prêt à parier que ça n’était pas du à la nourriture qu’elle avait pu manger. Il avait une sorte de pressentiment. L’intuition d’Iwan était une qualité très palpable chez lui, était très forte, même si elle lui a parfois fait défaut, comme à la mort de Ha Yi. « Franchement, vu l’état de la plaquette, ça fait plus d’une semaine. » Le brun prit une chaise et la posa à côté du canapé pour s’asseoir en même temps d’être aux côtés de la brune. « Raconte-moi s’il te plait. Si tu as mal autre part, ou si ça t’arrives dans des moments spéciaux. » Il voulait être sûr de quelque chose.

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(eunji & iwan)

Etais-je réellement en train de mentir à Iwan. Son ton renfrogné ne le quittait pas, même après lui avoir confié mes doutes concernant l'origine de mes nausées. Il y attachait probablement trop d'importance, parce que j'étais une humaine et que ce genre de maladie, j'y étais bien plus exposée que lui. Mais il avait vécu avec une humaine. Il s'était marié avec une humaine, il avait aimé une humaine, il connaissait donc tous les rouages de notre constitution bien plus sensible que celle des lycans. A ses yeux, j'étais une pauvre petite créature fragile qui attrapait froid dès qu'elle sortait sans protection. Il n'avait pas tort quelque part. J'avais toujours eu une santé capricieuse. A tomber régulièrement malade quand j'étais petite. Une véritable petite plaie pour mes parents qui passaient plus leurs journées à me border au lit avec du sirop et d'autres cachets. D'où peut-être cette habitude d'avoir toujours des cachets dans mon sac. Je ne pouvais pas m'en passer. Je n'y étais pas dépendante, mais je prévoyais toujours au cas où ma santé me faisait défaut. Comme actuellement, avec ces nausées de plus en plus gênantes dans mon quotidien.

J'étais persuadée d'être malade à cause du poulet à la provençale de la dernière fois. La preuve, la meute n'en avait pas refait depuis ce fameux soir. Cela datait d'il y avait bien deux semaines au moins. Et depuis une semaine, voire deux, je vomissais fréquemment. « Je suis nauséeuse le matin. Je vomis au moins une fois. » Je poussai un soupir, cachant mon visage entre mes bras frêles. Mes yeux sortaient à peine de mes cheveux tombant en bataille de part et d'autre de mon corps prostré en position fœtale. Iwan s'était installé à côté de moi, sur une chaise qu'il avait ramené par ses soins. Je finis par poser mon menton sur mon bras, pensive. Je ne pouvais plus me défiler. Il m'avait attrapée la main dans le sac et maintenant, je devais tout lui raconter. Depuis combien de temps cela durait, si j'avais d'autres symptômes. Mais comment tout faire concorder avec ce malheureux poulet que j'accusais à tort sans même le savoir ? « J'ai des coups de stress et il m'arrive d'avoir quelques crises d'anémie. Mais je suppose que ce ne doit pas être de la faute du poulet ça. » me confiais-je en haussant les épaules. J'étais coupable du début jusqu'à la fin. Mais à défaut de consulter un soigneur tel que Ye Jun, je gardais pour moi ce que je pensais être un frein à l'épanouissement personnel de Vyk. J'avais peur, pour être honnête. Peur qu'il apprenne un diagnostic qui ne lui plairait pas, et qu'il déciderait de m'abandonner, comme il avait banni Valentin de la meute. Et une vie sans Vyk n'aurait plus aucun sens. Alors Iwan, il pourrait comprendre cela, pas vrai ?