bâtard.
(linn)

Linn est outré. Je n'ai pas dû comprendre ce qu'il voulait me dire. J'ai eu tellement peur d'avoir abusé de lui, qu'il me catégorise comme les autres loups qui lui font du mal que je n'ai pas osé faire ce dont j'avais le plus envie. Il offrir un dernier baiser, chaste. Mon loup sans poil sait ce qu'il veut, lui. Et quand il veut quelque chose, il se sert. La preuve, il m'embrasse pour me souhaiter une bonne nuit et moi comme un con, je souris bêtement -comme 90% du temps que j'ai passé avec lui ce soir-. Il se colle contre moi alors que je reprend mes caresses tout en essayant de m'endormir. Il m'avoue avoir aimé et mon sourire s'élargit. J'embrasse son crâne puis m'installe le plus confortablement possible tout en l'ayant contre moi. Hors de question de le lâcher. Je veux avoir son odeur alléchante dans mes narines, toute la nuit. Je veux sentir son corps chaud et frêle contre le mien, sentir mes bras autour de lui comme s'il était mon petit être. Celui qui je protégerai toujours. Je veux qu'il se sente en sécurité, rassuré. Les yeux fermés, c'est un grand sourire aux lèvres que je m'endors peu à peu.

La nuit est mouvementée, je me réveille souvent. On bouge. Il se décolle de moi, me donne des coups, gémit quant à moi, je le rattrape la fois où il a failli tomber du lit, l'attire contre moi. Parfois, mes doigts glissent sur sa peau, je lui caresse le dos, le cou, je passe mes doigts dans ses cheveux. Je le regarde dormir en souriant. Bordel ce que je le trouve beau. Je caresse sa joue, me mord la lèvre puis l'attire encore contre moi. Qu'est-ce qu'il m'arrive? Je n'ai jamais autant eu besoin de sentir quelqu'un près de moi. Décidément, j'ai du mal à dormir plus de deux heures avec un Linn complètement nu et une envie de poser mes mains partout sur son corps. Je me retiens, m'endormant à des moments, fantasmant sur le garçon et quand la pression devient trop grande, je me réveil. J'en peux plus. Il faut que je le lâche. C'est à contre cœur que je m'installe au pied du lit. Bien que mes fantasmes ne disparaissent pas, j'arrive au moins à m'endormir totalement.

A mon réveil, Linn n'est plus là. Il a dû partir finir de travailler. Je suis un peu déçu. J'aurais voulu me réveiller avant lui, pour retourner dans le lit, continuer de le regarder, lui sourire, le regarder se réveiller et l'embrasser une dernière fois. Je soupire, m’allongeant sur mon matelas, reniflant mes draps. Il a laissé son odeur. Rien que pour ça, j'ai envie de traîner au lit. Je me blottis dans les draps puis pense aux problèmes que mon loup sans poil pourrait avoir par ma faute. Je me lève, me lave pour faire partir son odeur puis m'habille. C'est déterminé que je me dirige vers la maison des alphas. En chemin, je croise un de delta d'hier. Cet abruti me sourit et je grogne. Je l'attrape par le col, le traîne entre deux maisons de famille avant de le frapper jusqu'à lui faire cracher du sang. "La prochaine fois que j'entends un mot déplacé dans ta bouche, j'te laverai la langue avec du savon fdp!" Je n'y suis pas allé de main morte mais j'avais promis à Linn de m'occuper des deux. Si je croise le second, je lui réserve le même sort qu'au premier.
Sortant de ma cachette, suivit par le delta qui peste, ce n'est pas son camarade que j’aperçois mais Linn. La bassine dans les bras, il ne semble pas m'avoir vu. Pourtant je ne suis pas dos à lui mais bien en face. Je souris avant de me rendre compte que nous ne sommes pas seul. Il arrive presque à mon niveau, je n'arrive pas à défaire mon sourire et pourtant, il ne semble pas faire attention à moi alors d'un geste d'épaule brusque, je le bouscule. "Regarde où tu vas, Humain!" Que je lui balance sèchement. Non mais! Ça lui apprendra à ne pas me voir. Au moins maintenant, s'il ne m'a pas vu, il ne me voit plus. Victorieux, je trace ma route sans vraiment faire attention s'il me répond ou non, me tournant discrètement une fois que je suis à bonne distance pour le regarder s'éloigner, et je souris.