Je vivais pour les Yazurs. Quand bien même ces derniers m'insultaient, ne comprenaient pas le fait que je sois bêta, négligeaient ma valeur. Un jour ils comprendraient. Et puis, il était toujours difficile d'accuser la bêtises. La majorité d'entre eux étaient incapable de saisir les délicatesses de l'esprit. C'était malheureusement parfois épuisant de devoir discuter avec une bande d'idiots. Mais, je m'y étais habitué. Après tout, je vivais parmi eux depuis longtemps, j'avais grandis parmi eux. On finissait par comprendre pourquoi cette bande de canidé avait besoin d'une hiérarchie bien établie. Sans ça, ils finiraient par tous se bouffer les uns les autres. Un manque de civilité imprenable. Et alors que je m'avançais dans les alentours du territoire Yazur, je prenais le soin de remettre mon costume en place. Bien s'habiller et être présentable, c'était simplement jouer sur les apparences. Mais, cela jouait pour beaucoup sur l'impression que l'on donnait. Et déjà cela refroidissait les plus impétueux d'entre eux. Aujourd'hui, je m'attaquais à un autre problème. Kim  Alix. Oméga, femme, et qui me semblait mériter mon attention. Je ne savais pas exactement à quoi je devais m'attendre. Une jeune femme ambitieuse, certainement, je l'avais sentie. Mais, ensuite, que valait-elle, que cherchait-elle à faire? De tout cela, je n'en avais aucune idée. Et je comptais le savoir aujourd'hui. J'avais une mauvaise habitude de toujours vouloir tout savoir, parce que l'information c'était toujours parfait comme moyen de pression, comme moyen d'anticipé les prochains coups. C'était une partie d'échec après tout. Qui réussirais à fair échec et mat le premier. Soit par la force, soit par la stratégie. Quoi que la force dominait largement chez les Yazurs. J'étais fin stratège et je me méfiais de tout. Et aujourd'hui, elle était l'objet de ma paranoïa. Je n'avais pas l'habitude de sommer quelqu'un en tant que bêta. J'avais tendance à être le plus distant possible et à me contenter de donner des ordres à ceux qui, j'en étais certains les exécuterait. J'était controversé et controversable. Mais, c'était bien là toute la beauté du geste. Je finis par m'arrêter au lieu de rendez-vous que j'avais convenu et époussetait machinalement mon épaule. En costard-cravate, je détonnais dans le paysage. Niveau discrétion on repasserait. Mais, ce n'était pas le but d'être discret aujourd'hui. J'attendis quelques minutes avant que la louve ne finisse par apparaître, un peu en retard, mais déjà trop pour moi.

-"Ponctualité à revoir."

Je détestait le retard, je détestais les personnes incapable de tenir leurs engagements, je détestais... à vrai dire, il était plus court de faire la liste de ce que j'appréciais que de ce que je détestais. J'étais un loup difficile à satisfaire et qui avait une forte tendance à noter tous les détails qui me déplaisaient. Un mur de glace apparaissait généralement plus chaleureux que moi. Visage impassible et derrière mes quelques sourires, des arrières pensées souvent peu amicale. Je n'avais pas appris à aimer mon prochain mais, plutôt à voir comment je pourrais l'améliorer. Je la regardais de haut en bas, la détaillait. Elle ne payait pas de mine et pourtant... derrière son regard, je voyais quelque chose de plus intelligent que les autres. La question était de savoir s'il fallait s'en méfier ou s'en servir. Sourire discret au coin de mes lèvres, je glissais les mains dans les poches de mon pantalon et penchait la tête sur le côté, continuant mon examination silencieuse. N'y cherchez rien de pervers, elle n'était pas vraiment mon genre, je me contentais de regarder où pouvait se loger ses forces. Lorsque j'eus finit, je me contentais d'une simple petite phrase d'un air songeur.

-"Anticonformiste et un peu rebelle sur les bords alors?"

J'avais envie de voir ce qu'elle avait à dire. J'avais envie de découvrir si elle avait un potentiel à exploiter ou non. Parce que je ne m'attache pas aux gens. Je m'en sers ou m'en sépare. Je manipule, je contrôle mais, rare sont ceux envers qui j'éprouve une réelle affection. La vie m'avait appris à ne pas faire confiance à n'importe qui. Il n'y a pas meilleur allié que soit même quand il s'agit d'un rapport de force. Toute relation se résumait en ce combat pour savoir qui aurait le dernier mot. Qui avait l'avantage. Et c'était bien tout là ce que nous devions établir.